Iris 34:133-145 (
2013)
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Abstract
En reconsidérant les récits noyaux des rites de passage de transformations en loups-garous, dans les récits de la Grèce antique jusqu’au folklore contemporain de la France — domaine principal de notre thèse en anthropologie des religions — en passant par les rapports issus à la Renaissance des pays baltes, il apparaît que la présence d’une forte composante aquatique chez les loups-garous a été clairement sous-estimée, par rapport à l’accent répétitivement mis sur l’influence de la lune. Et ce n’est pas seulement que le processus de la métamorphose se réalise par le passage à travers les eaux, stagnantes ou courantes, car il peut se produire qu’un mégalithe avec cupule fréquenté par les garous serve dans un rite païen de confirmation du baptême. Sans compter d’autres êtres fantastiques proprement aquatiques qui se révèlent être des loups-garous déclarés. En remettant en phase la relation de fertilité impliquant la lune et les eaux par rapport à ce cadre rituel, il devient clair que l’on peut dorénavant placer sur le même pied leurs médiations dans cette métamorphose matricielle qu’est la lycanthropie. Reconsidering core narratives of lycanthropic rites of passage, from ancient Greece to contemporaneous French folklore—the main field of our thesis in anthropology of religion —via Baltic reports giving a first view of Renaissance in Livonia, it appears that there is a strong aquatic component which has been underestimated in werewolves, compared to the emphasis put upon moon influence. Not only metamorphosis occurs when crossing ponds or rivers, but even cup marks on megaliths can contribute to a pagan confirmation rite just after christening. Not to speak of other fantastic aquatic beings which are recognized as true werewolves. Resetting the fertility relationship between waters and the moon into this ritual framework proved to be the key for understanding their mediations on the same footing in this metamorphosis matrix: lycanthropy.