Abstract
Un parallèle est fréquemment établi entre le blâme de soi et le blâme d'autrui. Cet article cherche à montrer que celui-ci est infondé et que le blâme de soi et le blâme d’autrui ne sont que superficiellement analogues. Pour ce faire, nous montrerons qu’aucun des rapprochements défendus dans la littérature contemporaine n’est concluant. Nous commencerons par distinguer la phénoménologie du blâme de soi de celle du blâme d’autrui. Dans un second temps, nous distinguerons la fonction du blâme de soi de celle du blâme d’autrui. Finalement, nous montrerons que le blâme de soi est moralement acceptable dans des cas où le blâme d’autrui est interdit. À travers cette discussion, nous espérons montrer que le blâme de soi est une attitude fondamentalement différente du blâme d’autrui et qu’il mérite notre attention en tant que phénomène distinct.
A parallel is often drawn between self-blame and interpersonal blame. This article seeks to show that this parallel is unfounded and that self-blame and interpersonal blame are only superficially analogous. To this end, we will show that none of the comparisons defended in contemporary literature is conclusive. We will begin by distinguishing the phenomenology of self-blame from that of interpersonal blame. Second, we will distinguish the function of self-blame from that of interpersonal blame. Finally, we will show that self-blame is morally permissible in cases where interpersonal blame is prohibited. With this discussion, we hope to show that self-blame is a fundamentally different attitude from interpersonal blame and that it deserves our attention as a distinct phenomenon.