Abstract
Le théâtre, contrairement au cinéma, serait par excellence l’art de la coprésence entre acteurs et spectateurs. Pourtant, la récente apparition de robots sur la scène vient semer un doute : l’acteur serait-il menacé d’être bientôt éclipsé par des machines qui ont « les allures de la vie sans avoir la vie »? L’humain serait-il l’objet d’une nouvelle mise en cause radicale, un siècle après Maeterlinck, Jarry et Craig? L’auteur aborde ces questions en s’appuyant sur la pièce emblématique Sayonara de Oriza Hirata (2012) qui met en scène un robot humanoïde. Il analyse dans quelle mesure on peut rapprocher cette proposition scénique de l’art de la marionnette, et en quoi le devenir-acteur du robot réactualise, ou déplace, la partition entre vivant et artificiel sur la scène.