À quoi rêvent les chevaux? Échos lucrétiens dans les réflexions sur la continuité du vivant de la première Modernité

Revue de Synthèse 143 (1-2):73-104 (2022)
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Abstract

Résumé Le De rerum natura chante une matière sans frontières afin de permettre à l’homme d’accepter sereinement sa condition mortelle. Le refus lucrétien de l’anthropocentrisme dans l’approche du vivant trouve un large écho dans la pensée de la première modernité. Une lecture attentive des citations du De rerum natura dans l’ “Apologie de Raymond Sebond” montre comment Montaigne s’est approprié les naturae foedera lucrétiens pour penser une relation respectueuse entre l’homme et la nature, fondée sur la notion d’obligation mutuelle. La théorie lucrétienne de la perception et de l’origine du langage informe aussi l’argumentation de Montaigne, qu’il la reprenne à son compte ou s’en démarque. En réfutant le plaidoyer de Pierre Charron en faveur d’une connaissance animale, largement redevable à Montaigne, le médecin Pierre Chanet déclencha une polémique avec Cureau de la Chambre. Bien que non explicite, l’héritage lucrétien pourrait avoir renouvelé l’aristotélisme professé par Cureau.

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