Abstract
La présente étude s’appuie sur l’hypothèse selon laquelle l’activité motrice envisagée comme facteur permettant de promouvoir la construction du sens peut influencer la production langagière. Notre recherche se base sur la typologie talmienne. Dans une perspective contrastive, des corpus oraux sont réalisés dans le cadre d’une expérience recrutant des locuteurs français et anglais, tous soumis à des contraintes sensorimotrices avant de décrire des scènes les incitant à employer des prépositions pour faire état de phénomènes de mouvement. Une variable liée aux comportements kinesthésiques des sujets nous permettra d’évaluer le maintien de l’appartenance typologique des deux langues considérées, dans un contexte oral faisant intervenir plusieurs participants et la pertinence de la variable non-linguistique en tant que facteur contribuant à élaborer le sens. Un lien sera établi entre les comportements langagiers des locuteurs et les expériences sensorimotrices auxquelles ils sont soumis avant de décrire les scènes de mouvement, plaçant de fait notre argumentation à un deuxième niveau d’analyse, alors dissocié de considérations strictement linguistiques. Un débat épistémologique s’ouvrira, relevant de l’influence mutuelle des deux phénomènes, l’un langagier, l’autre kinesthésique. La langue sera alors examinée dans la suite de ce travail, sous l’angle d’un nouveau paradigme, le paradigme enactif.