Abstract
La langue roumaine donne à la notion de «verité» des significations neutres. L’ambigüité se retrouve dans la formule indéfinie qui dit que «la vérité est au milieu», ni de la part de l’un, ni de la part de l’autre. Les doutes remplacent les certitudes et le vice-versa. En fonction des circonstances, on hésite entre le devoir et le penchant, le devoir de dire la vérité et le penchant – justifié pragmatiquement – de la cacher. La seule localisation un peu plus ferme provient du latin, lorsqu’on admet que in vino veritas, en d’autres mots elle est à la base des maux de tête mêmes, au moment où le parler euphorique ne peut plus se censurer. En revanche, le français consacre à la vérité une dignité féminine, en dissociant l’attribut incontestable de la beauté d’avec les appellations négatives, fatalement héritées par toutes les descendantes d’Eve. C’est notamment la raison pour laquelle la plupart des peintres, des sculpteurs et des philosophes s’appliqueront à exposer surtout le côté agréable, attrayant et éducatif de la vérité. Dans l’approche suivant je tiens à repondre à deux questions: peut-on représenter la vérité? Et si oui, comment?