Abstract
Ce texte entend interroger une expression majeure qu’on trouve dans les Carnets de captivité et qui en articule bien des développements, « signification corporelle du temps ». Elle préfigure l’inversion de l’intentionnalité pratiquée dans Totalité et Infini et désintrique le lien temps-monde-corps, hérité de Husserl, en le renouant autour d’Eros. Ce texte questionne cette « centralité du sexe », si saisissante dans les Carnets, et engage une réflexion sur l’équivoque temporelle qui règle non seulement l’érotique de Levinas mais sans doute aussi son éthique, en tant que l’une et l’autre sont temporellement structurées autour de l’unicité de l’autre et de l’unicité du soi devant l’autre.