Abstract
Je me propose d'examiner la solution davidsonnienne au problème de la duperie de soi afin de clarifier en quel sens il s'agit d'un acte intentionnel. Après une étude de quelques difficultés liées au concept même de duperie de soi, mon analyse met en lumière que la notion de partition de l'esprit que Davidson emprunte à son traitement de la faiblesse de la volonté ne peut être appliquée de manière satisfaisante à ce nouveau problème. J'indique ensuite que non seulement Davidson mais la majorité des philosophes qui étudient le phénomène ont négligé de donner un traitement adéquat du rôle qui est dévolu aux pro-attitudes dans la formation des croyances. Je reviens finalement à la question fondamentale, celle de savoir s'il est approprié de considérer que la duperie de soi est un acte intentionnel, afin de mettre en évidence le caractère paradoxal de tout raisonnement pratique qui prétendrait rationaliser un tel état ou processus.