Abstract
Peu de temps après la publication de ses Discours sur la religion, et dans le contexte de sa discussion avec les systèmes de Fichte et de Schelling, Schleiermacher a pris conscience de la nécessité d'élaborer une «doctrine de la science», ayant pour tâche de thématiser la connexion des sciences et dé dégager la connaissance métaphysique suprême. Sous le nom de «Dialectique», notre auteur a présenté à plusieurs reprises cette science idéale, sous-jacente aux parties réelles du système philosophique — aux sciences qui ont pour domaine l'effectivité finie — et ayant pour mission de fonder l'unité de la physique et de l'éthique, les deux sciences réelles suprêmes. Le but du présent article est d'offrir une vue déensemble de cet ouvrage, encore peu connu du public francophone. Une premiére section situe le projet de Schleiermacher par rapport aux “triumvirs de l'Idéalisme allemand”. Les deux sections suivantes présentent la partie «transcendantale» de la Dialektik, centrée sur la question métaphysique du fondement du savoir, de la possibilité d'une conformité entre la pensée et l'être. Une dernière section traite, plus sommairement, de la partie “technique” de l'ouvrage, axée sur le problème logique de la connexion et de la cohérence des divers domaines du savoir.