Abstract
En explorant plus avant le projet des ouvrages théologiques précédents, Au lieu de soi ne distingue pas simplement la pensée de la création de l’onto-théologie mais la sépare aussi de son dépassement heideggérien, qui demeure pour Marion aussi idolâtrique que la métaphysique elle-même. L’ouvrage se concentre ici autour de l’interprétation de l’adonné comme créature par excellence, ou créature iconique – dont le privilège tient à sa temporalité et à sa mutabilité. Indispensable à l’interprétation de saint Augustin comme penseur non métaphysique, l’analyse de la temporalité de l’homme iconique, en démontrant la manière dont la pensée de la création reste hors de l’ontothéologie et de la causa et de l’ego, suggère en même temps que saint Augustin n’affirme le devenir de l’homme qu’en lui enlevant toute innocence et, corrélativement, ne trouve pas de bonheur véritable dans l’amour du mortel comme tel.