Abstract
Si l’on souligne d’ordinaire la dette de Condillac envers Locke, notamment en ce qui concerne l’association des idées, on doit également rappeler l’importance de Malebranche dans l’élaboration de la pensée de l’abbé. Cependant la reprise condillacienne de Malebranche, une fois émancipée d’hypothèses psychophysiques sur l’union de l’âme et du corps, doit trouver de nouveaux outils pour expliquer le phénomène de la variété des esprits, que Descartes et Malebranche expliquaient facilement dans le cadre de l’union, notamment par la référence à la variété des corps et des événements corporels. C’est donc la tension entre la généralité et l’unité des lois d’association des idées, d’une part, et les modalités de leur particularisation dans des esprits différents, d’autre part, qui est étudiée dans cet article