Abstract
Cet article interroge les rapports collectifs à l’environnement naturel du point de vue de l’anthropologie sociale, de son origine chez Émile Durkheim à ses prolongements actuels chez Philippe Descola. Il prend pour point de départ l’impasse à laquelle semblent être parvenues les controverses théoriques au sujet de l’idée de nature : on ne sait plus, en effet, s’il faut voir en elle une réalité substantielle, contraignant l’homme du dehors, ou le produit de constructions sociales contingentes amené à se dissiper avec l’histoire. L’hypothèse avancée, qui émerge de notre lecture de l’anthropologie, est que la nature est un fait social d’un genre particulier. Par là, on entend que la formation des rapports sociaux est indissociable des structures de catégorisation et d’action qui portent sur elle. Cette hypothèse permet de reformuler l’inquiétude actuelle au sujet de nos rapports à l’environnement.