Abstract
Résumé La religion de l’Humanité est, dans sa genèse, le résultat de deux grandes lignes de réflexions, l’une spécifiquement morale, s’interrogeant sur les conditions de l’unité à la fois individuelle et collective, et l’autre d’abord « sociologique » ou politique, puis spécifiquement religieuse, relative à la notion d’Humanité. L’objet de cet article est de montrer plus particulièrement l’importance de la problématique morale dans la construction de la religion positiviste : celle-ci fournit le cadre théorique à l’intérieur duquel le culte de l’Humanité acquiert une dimension véritablement religieuse. C’est ce que permet d’établir une étude génétique des textes où s’élaborent les prémisses de l’idée religieuse : les conversations avec Laffitte, les plans du cours de 1847, et les différentes versions du tableau cérébral. Il nous est enfin apparu que la thèse ainsi dégagée fournissait la clef d’une lecture pleinement philosophique de la correspondance avec Clotilde de Vaux.