Semiotica 2025 (262):147-187 (
2025)
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Abstract
Résumé Dans cet article, il s’agit de montrer que si la machine (co)crée, elle ne (co)énonce pas, si l’on entend par « énonciation » l’acte métadiscursif de définir les conditions de possibilité de la production d’un texte verbal ou visuel, la gestion des modalités qui conduisent des virtualités et potentialités au stade de la réalisation ainsi que l’évaluation du processus a posteriori. D’une part, nous attardant sur la génération texte-image par DALL•E 3, mais aussi analysant des glitches, nous cherchons à montrer que, grâce à l’indétermination inhérente au code, grâce à une dose d’aléatoire, voire grâce à une certaine « organicité » qui n’exclut pas le vague et le flou, la créativité n’est pas seulement humaine: au-delà de l’accident, la machine peut produire du nouveau en « faisant ce qu’elle a à faire ». D’autre part, en ce qui concerne la « (co)énonciation machinique », nous dégageons une séquence énonciative qui atteste la responsabilité de l’humain dans les phases initiale et finale, la phase médiane voyant se multiplier des instances machiniques sous-tendues par des forces anonymes et impersonnelles.