Présentation : la passivité en phénoménologie, un vieux problème à réactiver
Abstract
Les textes rassemblés ici constituent les « Actes » du cinquième séminaire annuel de l?Unité de recherches Phénoménologie s , qui s?est tenu à l?Université de Liège du 2 au 6 mai 2011 et avait pour intitulé Entre phénoménologie et psychologie. Le problème de la passivité . Sans doute le thème de la passivité n?est-il pas neuf en phénoménologie. Très souvent, notamment dans le monde francophone, il a été brandi pour nuancer, voire contrecarrer, une certaine conception de la phénoménologie qui se revendique de l?idéalisme transcendantal et insiste fortement sur l?activité rationnelle du sujet connaissant. On le sait ; les « actes » psychiques qui faisaient l?intentionalité de la conscience dans la tradition brentanienne (dont héritent encore les Recherches logiques ) ont, après le tournant transcendantal, été réinterprétés par Husserl dans le cadre de l? activité noétique de l? ego , laquelle « informe » la matière sensorielle du vécu et la constitue en véritable connaissance d?objets. Or, à l?encontre de ce modèle résolument inspiré de Kant et des néo-kantiens, on a souvent fait valoir que ce qui faisait la spécificité de la phénoménologie, c?était au contraire d?avoir pu penser, dans les textes postérieurs aux Idées directrices et sous la problématique générale de la passivité, une subjectivité incarnée, ancrée dans son Lebenswelt , influencée par ses habitus