Diogène n° 267-267 (3):28-46 (
2021)
Copy
BIBTEX
Abstract
L’expérience (post)socialiste interpelle la pensée féministe, depuis la définition du sujet collectif des luttes à la variabilité des pratiques émancipatrices et à la diversité des modes de renouvellement et de transmission du militantisme pour les droits des femmes. Après avoir défini l’espace « est-européen » de référence, l’article développe cette idée en trois temps. Il s’agit de revenir d’abord sur les legs des régimes socialistes en matière d’avancement de l’égalité des sexes et sur le traitement réservé à ces efforts étatiques dans la production intellectuelle postérieure à leur effondrement ; de se pencher ensuite sur les mobilisations féministes postsocialistes et sur l’émergence de répertoires académiques, militants et experts appuyés sur le langage internationalisé du « genre » ; enfin, d’évoquer des évolutions récentes qui témoignent de la résurgence du référentiel « est-européen » sous forme de solidarités transnationales répondant aux défis posés par les régimes « illibéraux » et la globalisation néolibérale.