Abstract
Aristote critique sévèrement, en plusieurs endroits du corpus, la méthode platonicienne de définition par division, alors même que sa propre doctrine de la définition (par le genre et les différences) paraît dériver directement de celle-là. De fait, il déclare ( Premiers Anal. I 31) que la diérèse est « une petite partie » de sa propre méthode, c’est-à-dire de la présentation synthétique de sa théorie de la déduction exposée dans les chapitres qui précèdent ( Premiers Anal. I 27-31, connus sous le nom de « Pont aux ânes »). Le but de cet article est d’examiner les différents reproches qu’il adresse à la diérèse et de faire apparaître les développements et perfectionnements qu’il entend y apporter. Ce faisant, on espère montrer la continuité d’un projet philosophique commun aux deux penseurs, celui d’un inventaire ordonné des structures intelligibles qui constituent la réalité, projet qui se maintient à travers les changements de la perspective épistémologique et ontologique entre Platon et Aristote.