Abstract
Les personnes souffrant de troubles psychiques graves ont été longtemps victimes d’une stigmatisation et d’une discrimination déshumanisantes et, de fait, la reconnaissance de leur commune appartenance à l’humanité a été déniée. La notion même de personne, indissociable de la reconnaissance de l’égale dignité de tout être humain, ainsi que du respect et de l’estime qui lui sont dus, en a été profondément et durablement mise à mal. Comment redonner à la notion de personne la plénitude de son acception lorsque les personnes souffrent de troubles psychiques? Comment leur assurer les conditions d’un épanouissement personnel, d’une relation à soi-même positive, en somme d’une vie plus humaine? Le présent travail s’appuie sur les travaux que le philosophe allemand Axel Honneth a consacrés à la notion de reconnaissance mutuelle pour apporter des éléments de réponse à ces questions. Ces travaux définissent un cadre théorique général qu’il semble pertinent d’appliquer à la notion de handicap psychique pour en comprendre les enjeux et montrer comment la reconnaissance mutuelle permet de redonner, dans l’expression « personne en situation de handicap psychique », toute sa plénitude à la notion de personne.