Abstract
« De l’œuvre immense de Saint Thomas, c’est la morale seule que nous avons charge de faire connaître; mais la tâche serait vaine de prétendre en définir l’esprit indépendamment de celui qui anime l’œuvre tout entière. La première condition pour comprendre la morale thomiste, c’est de comprendre que, dans le thomisme, il n’y a pas de morale à part; aussi ne peut-on définir l’esprit qui préside à son élaboration sans définir l’esprit du thomisme tout entier. […] [Que l’œuvre de Saint Thomas] croie devoir intégrer à [son] système l’idéal hellénique de la vie humaine tel qu’Aristote l’avait conçu par les forces de la raison seule, c’est pour nous l’indice que la pensée thomiste venait d’intégrer au christianisme, en plein XIIe siècle, tout le capital acquis de la civilisation. »Saint Thomas d’Aquin étudie, de 1245 à 1252, dans les Universités de Paris puis de Cologne, sous la direction d’Albert le Grand. De 1252 à 1274, il enseigne a Paris et en Italie, et laisse, après une vie relativement courte mais consacrée tout entière au travail intellectuel, une œuvre considérable