Abstract
L’immigration de populations d’origine musulmane en Europe, à partir des années 1960, a ouvert un chapitre inédit des relations entre l’Europe et l’islam. En effet, une partie de ces populations a renoué avec son identité religieuse et s’est dotée d’une infrastructure d’organisations et de mosquées. Cela s’est fait parallèlement au processus de réveil de l’islam qui concerne l’ensemble du monde musulman. On mesure l’ampleur des enjeux liés à cette présence. Les musulmans exigent bien plus que des appels au dialogue ou aux relations interculturelles. Et on ne peut pas postuler de leur part une simple assimilation à l’Occident. Apparaît l’urgence de mettre en place des lieux de débat et d’approfondissement d’idées où les interpellations réciproques, sur un pied d’égalité, entre non-musulmans et musulmans puissent s’argumenter. Les thèmes de ces débats prévisibles peuvent aller de la vision du religieux et de ses fondements à la place du religieux dans les sociétés et à ses rapports avec l’espace public, en passant par le rapport aux pluralismes des visions du monde