Abstract
Dans cette contribution, j’explore la façon dont Jan Patočka et Simone de Beauvoir offrent des ressources complémentaires pour penser une phénoménologie « cosmo-politique », selon l’expression du philosophe Étienne Tassin. L’hypothèse étant que chacun en accentue une dimension, soit suivant l’ébranlement révolutionnaire des sujets agissants en crise, soit selon la situation socio-historique de la différenciation des sujets genrés féminins traversés par leur aliénation corporelle constitutive. À cet égard, la voie de ces deux phénoménologues est spécifique : l’une passe par l’effacement du sujet, même dominé, ébranlé, au profit d’une appartenance profonde au monde, l’autre par une forme d’assomption du sujet au cœur de sa finitude, en lien avec la libération de son aliénation destinale. La question étant : si la cosmo-politique a nourri plus de liens avec la phénoménologie cosmologique de Patočka, n’est-elle pas plus en alliance avec la recherche beauvoirienne d’une pacification des conflits?