Abstract
Faut-il chercher un principe de la morale, quelque chose qui serait là, en nous, pour qu'elle puisse exister? La morale ne nous vient-elle pas aussi de l'extérieur, d'une contrainte sociale? Les protagonistes de la troisième partie de l'Alciphron s'engagent dans un vif débat sur cette question. Toutefois l'attention est détournée du « bien » vers le beau, objet du sens moral. L'exposé de cette thèse, les objections qui lui sont faites, sont le levier qui permet d'envisager la place de l'intérêt, de nos sentiments de crainte et d'espoir, et de l'obéissance à la loi divine. L'enjeu, c'est la possibilité d'une morale autonome. Should one try and find some principle of ethics, i.e. something that would be herein, within us, so that it may be liable to exist? Do not ethics also come from outside, i.e. from a social constraint? The protagonists of Alciphron's third part start an acute debate on the topic. However attention is turned from the « good » towards the beautiful which is the object of the moral sense. This thesis and objections made to it are the lever enabling to grasp the part played by interest, by our feelings both of fear and of hope and by obedience to the divine law. What is at stake is the liability of autonomous ethics.