Abstract
L’évolution de la question laïque en France depuis un siècle témoigne d’un pro-fond renouvellement de la problématique du pluralisme culturel. La représentation, fréquem-ment mise en avant, d’une cloison étanche entre « sphère publique » et « sphère privée » est de ce point de vue doublement erronée. Il faut d’abord penser une « civilité politique » qui exclut la thèse de la coupure entre le citoyen et l’« Homme situé » : séparer strictement la sphère publique de la sphère privée, le corps politique de la société civile, c’est priver la citoyenneté de toute effectivité. Il faut ensuite distinguer au moins deux sphères publiques en démocratie, voire trois dans le « modèle républicain » français. Le modèle pertinent comprend donc quatre sphères en interdépendance constante et dynamique