Abstract
Cette étude entend établir comment Lambert, dans le Neues Organon, conçoit la mise en forme des apparences sensibles de façon à constituer un savoir mixte conforme au système des vérités rationnelles. Ce savoir, étayé suivant des degrés assignables de probabilité, est susceptible de fonder et de baliser la méthodologie des sciences de la nature. Il s’agit notamment de déterminer comment les apparences sensibles peuvent se prêter à la construction d’hypothèses valides. Dans cette démarche, Lambert accorde un rôle particulier aux modèles dont le savant se sert pour figurer l’ordre de génération des phénomènes et leur rapport à la structure objective du monde. Il s’agit ici d’éclairer la façon dont Lambert se représente l’explication en philosophie expérimentale, les modalités de transposition des concepts empiriques en concepts théoriques, et le caractère provisoire et révisable des inférences théoriques.