Abstract
Une intuition commune et tenace veut que notre discours moral renvoie à une réalité indépendante de nos jugements, lesquels peuvent ainsi être dits vrais ou faux. Des objections tout aussi communes soulignent que cette conception est mal adaptée au discours de la science, conduit au dogmatisme et néglige la dimension pratique de la moralité. La «querelle du réalisme» moral reprend au niveau philosophique ces intuitions et porte ce débat au plan de l’argumentation rationnelle. Le présent ouvrage fournit quelques pièces importantes de cette querelle qui, même si elle parcourt la philosophie occidentale depuis ses débuts, connaît un renouveau dans le cadre de la tradition dite «analytique», en même temps qu’elle renouvelle celle-ci de l’intérieur tant les considérations ontologiques et métaphysiques qu’elle implique ont.