Abstract
Adam Smith qualifie de selfish l’expérience affective du deuil qui prend en anglais le nom de grief. D’après Patrick Frierson, Smith a pourtant bien conscience que nous sommes peinés par la perte d’un être qui avait à nos yeux une valeur intrinsèque et non une simple valeur instrumentale. Mais alors, pourquoi qualifier la peine de selfish? Pour répondre, nous mettons en regard la conception de Smith et l’approche de Lord Kames sur la peine. Puis nous expliquons pourquoi cette selfishness n’empêche pas la peine d’être moralement approuvée. Enfin, nous montrons que Smith en vient à proposer une délicate psychodynamique du deuil.