Abstract
Un regard rétrospectif permet de distinguer quatre phases dans l'émergence de la bioéthique. D'abord (dans les années 1960), une phase d'indignation, qui fait suite à la découverte de conduites scandaleuses dans la recherche biomédicale. Vient ensuite une période d'institutionnalisation, qui voit naître les premières institutions nationales et internationales de régulation. Nous sommes désormais dans une phase de mise en application, où l'on s'efforce de faire passer dans la pratique les règies ainsi dégagées. Cet effort collectif de normalisation n'élimine pas le pluralisme des références éthiques ultimes, mais il témoigne d d'un refus du nihilisme et d'un relatif consensus autour d'un certain nombre de grands principes. Looking back at the emergence of bioethics, four periods can be distinguished. First (during the sixties), an indignation stage, following the disclosure of scandalous misconducts in biomedical research. Then comes a period of institutionalization, where the first national and international regulation institutions were born. We are now in a stage of implementation, trying to put into practice the rules that were thus brought out. This collectively attempted normalization does not eliminate the pluralism of the ultimate ethical references, but it shows both a rejection of nihilism and an almost consensual agreement concerning a number of great principles