Abstract
Dans cet entretien, Sabrina Fernandes revient sur son parcours, entre découverte du marxisme, engagement écosocialiste et efforts de transmission d’armes critiques pour penser une transition radicale et une résistance au capitalisme vert. Elle dresse un état des forces en présence sur le front écosocial en Amérique du Sud, dont la composition mêle à l’écomarxisme les luttes indigènes, les combats écoféministes, les enjeux fonciers et alimentaires, l’Amazonie, et les perspectives de résistance face au regain de l’exploitation minière dans le cadre du capitalisme vert qui redéploie et renouvelle les « zones de sacrifice ». Surtout, elle souligne l’impératif de penser la transition écologique non comme un agenda de réformes sectorielles, mais comme un programme politique, à partir duquel organiser la liaison des luttes et une vision transformatrice commune. Sabrina Fernandes propose quelques moyens de compréhension pour faire avancer ce front écosocial sud-américain et sa dimension internationaliste – les enjeux décrits ici mettant en jeu les débats sur les modalités de la bifurcation écologique dans les pays riches.