Abstract
Les modèles théoriques, on le sait, sont parfois de véritables obstacles épistémologiques. Tel a particulièrement été le cas de l’arc réflexe. Destiné tout d’abord à rendre compte des mouvements involontaires, il a peu à peu été élevé au rang de modèle explicatif du mouvement en général, animal et humain. Les problèmes que ce schéma théorique rencontre sont cependant nombreux : en dissociant comme il le fait l’occasion du mouvement d’avec sa réalisation, en réduisant l’organisme à une série de processus spécifiques séparés et programmés, il néglige le rapport actif de l’être vivant à son milieu, appauvrit donc la réalité corporelle et psychique vécue, et s’avère ainsi inapte à ressaisir l’insertion fondamentale de l’homme dans son monde. Un modèle inadéquat auquel pourtant le mariage aujourd’hui de l’homme et de la machine redonne une préoccupante actualité.