Abstract
Le dégagement de cinq fosses dépotoirs au comblement homogène sur le site de l’Archipiskopi à Nicosie fouillé par F. Hadjichristofi (Département des Antiquités de Chypre) de 2009 à 2011 a livré un bel échantillonnage de productions chypriotes déjà connues et d’importations byzantines et proche-orientales. Cependant, l’intérêt majeur de ces assemblages réside dans la mise en évidence d’une production locale de poterie à pâte calcaire, glaçurée ou non. Cette activité potière à Nicosie a débuté à la fin du xiie‑xiiie siècle et s’est poursuivie presque inchangée au xive siècle. Les productions de la capitale des Lusignan sont diversifiées et, pour une partie d’entre elles, témoignent d’apports proche-orientaux – émail, bases à disque, cruche à filtre. L’artisanat de la terre dans l’île ainsi que les liens entretenus avec les territoires croisé et musulman du Proche‑Orient sont donc réexaminés au regard de ces nouvelles données.