Paris: L'Harmattan (
2017)
Copy
BIBTEX
Abstract
Les derniers travaux de Michel Foucault peuvent être appréhendés comme une nouvelle grille de lecture pour l'analyse des pratiques d'écriture personnelle dont peut se saisir la théorie littéraire. Dans ses cours au Collège de France sur les pratiques de soi antiques, Michel Foucault ébauche une généalogie de l'écriture de soi : celle-ci ne vise pas à découvrir ce qui est "intus et in cute" comme l'annonçait Rousseau en exergue des Confessions, mais à élaborer un sujet éthique par l'ascèse, par l'exercice de l'écriture. La pratique de l'écriture personnelle, dès lors qu'elle renonce au psychologique, à une "histoire de la personnalité" (Philippe Lejeune) et s'ouvre à une altérité, devient une "pratique de liberté" (Michel Foucault). Face à une épreuve existentielle (le deuil, la maladie), face aux agressions de l'histoire, face à un contexte sociopolitique répressif, le récit de soi en tant que pratique éthique de subjectivation offre un cheminement vers une émancipation que la littérature peut aussi aider à interpréter. Le récit de soi requiert dès lors une lecture éthique et convoque, nécessairement, pour son analyse, la littérature et la philosophie.