Abstract
L’épître aux Corinthiens, écrite vraisemblablement vers 96, est une clé de lecture et d’interprétation de la construction identitaire de l’Eglise. Dire que Clément intervient dans un contexte d’identité naissante ne doit cependant pas faire oublier qu’une identité n’est jamais figée. Mais comment déterminer ce qui relève d’adaptations ou ce qui menace l’identité ? L’épître de Clément mérite d’être relue en utilisant les concepts proposés par Paul Ricoeur. Les évènements qui agitaient « l’Eglise de Corinthe » furent considérés comme graves car ils relevaient, selon « l’Eglise de Dieu en séjour à Rome », non de « l’identité-mêmeté » mais de « l’identité-ipséité ». Et c’est pourquoi ils portaient atteinte à la construction et à la configuration identitaires de « l’Eglise de Dieu ». Ainsi l’épître est une exhortation qui permet de repérer ce qui commençait à se construire comme « identité-ipséité » d’un « protocatholicisme » succédant au catholicisme primitif.