Clio 9 (
1999)
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Abstract
Les recours féminins en justice à Constantine ne sont pas rares à la fin du XVIIIe siècle. Cette contribution examine les circonstances d’un recours de ce type au terme duquel le qâdhî prononce l’annulation d’un mariage. L’acte notarié qui en rend compte se prête à plusieurs niveaux d’analyse. On y peut lire une dénonciation des pratiques coutumières en vigueur dans l’espace urbain. On y peut voir également la façon dont des femmes font usage de la justice du qâdhî en vue de défendre leur libre arbitre. Mais dans le même temps, la propension de celles-ci à faire valoir leur bon droit dans ce cadre, en contribuant à renforcer les attendus de la shari’a, a pour conséquence de préserver la hiérarchie des catégories juridiques qui la fonde, et partant de perpétuer les rapports d’inégalité en droit entre les femmes et leurs pairs masculins.