Diogène n° 275-276 (3):50-57 (
2022)
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Abstract
Avec et après la pandémie, notre conscience de l’espace et du temps a subi un changement radical : les individus ont expérimenté l’oisiveté forcée, les gestes barrières et la distanciation physique qui redouble l’éloignement induit par les nouvelles technologies ayant substitué la communication à l’échange. Or, les progrès techniques n’ont de progrès que le nom et ne cherchent que l’efficacité assurée par la vitesse qui fait violence aux cycles de la nature. Pourtant, seule cette dernière est capable de nous réconcilier avec nous-mêmes en nous extrayant de la domination de la machine et en nous enseignant la patience de laquelle peut surgir la beauté : beauté du geste artistique qui défie le temps, accès à la transcendance à travers la contemplation du vivant. C’est dans ce rapport d’interdépendance avec la nature que nous pouvons échapper à la déshumanisation de la société moderne et renouer avec la beauté du monde.