Dialogue 8 (2):215-227 (
1969)
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Abstract
Le terme « cosmologie » a pour nous certaines résonances. Depuis la reformulation de la nomenclature des disciplines philosophiques au dix-huitième siècle par Christian Wolff on identifie assez volontiers la cosmologie à ce que les Médiévaux appelaient philosophia naturalis. Cela ne signifie pas que Wolff ait défini l'objet de la cosmologie à la fa¸on de Thomas d'Aquin comme étant l'être mobile. Pour lui, le monde comme ensemble des êtres finis en liaison réciproque, tel qu'on pourrait le déduire de l'ordre intemporel des substances, est l'objet de la cosmologie. Et pour toute fin pratique ces êtres finis sont des corps. Jusqu'à nos jours les traités de philosophie scolastique ont conservé en gros la nomenclature wolffienne des disciplines tout en leur donnant un contenu plus authentiquement scolastique. Quoi qu'il en soit, je donne ici un autre sens au terme de cosmologie. Plutôt qu'à la philosophia naturalis des Médiévaux ou à la cosmologie wolffienne je songe à la cosmologie de Whitehead, dont l'ouvrage principal Process and Reality porte en sous-titre An Essay in Cosmology.