Abstract
Résumé L’objet de cet article est d’analyser les récits de bestialité qui se multiplient dans la littérature des XVIe et XVIIe siècles, dans les écrits juridiques, médicaux, polémiques et surtout dans les relations de voyages. Ces anecdotes qui mettent en scène des accouplements, voire des enfantements, entre hommes et bêtes, amènent à questionner les rapports troubles entre l’épistémè de la Renaissance et les savoirs ethnographiques acquis durant cette première époque coloniale, savoirs qui s’imprègnent parfois des récits mythologiques locaux. Inspirées par une perspective anthropomorphique comme par le modèle de la fable, ces anecdotes zoophiles témoignent de la diversité des réflexions sur un possible interrègne, sur les zones de partage instables entre l’homme et l’animal, mais aussi sur la projection de stéréotypes animaliers sur des populations étrangères.