Abstract
De toutes les disciplines scientifiques, les sciences du social sont les seules à devoir argumenter face à un public étendu qui se confond avec le public tout court. Ceci revient à dire que leurs modalités d’argumentation sont bien doubles comme pour les autres sciences : en direction d’un public restreint et en direction de toute personne raisonnable, mais avec la particularité que celle-ci se croit autorisée, ce qui est pratiquement unique, à avoir un avis sur la question. L’auteur examine cette particularité à la lumière des propositions de l’argumentation moderne.Among all scientific disciplines, the social sciences are the only ones whose argumentation has to face a large audience, which is actually the public at large. It means that their modes of argumentation are indeed twofold – as in other sciences – i.e. are designed for a reduced audience as well as for any reasonable person, but taking into account that the latter thinks she/he is entitled – a practically unique occurrence – to form an opinion on the question. The author sheds light on this peculiarity with the help of modern argumentation theories