Abstract
L’usage courant tend à assimiler morale, éthique et déontologie. Cette dernière tend même à supplanter dans le domaine professionnel la morale, toujours trop banalement située, et l’éthique, condamnée à d’interminables débats sur les fondements des valeurs. L’urgence du monde moderne impose au professionnel de décider de ce qu’il doit faire ou ne pas faire, rapidement et de manière la plus univoque possible. Désormais, la déontologie, science des devoirs et des interdits dans le domaine du travail, semble proposer des réponses efficaces, rapides et circonstanciées dans le champ du « devoir être ». La question est de savoir si la déontologie peut se couper des mœurs, c’est-à-dire de la morale au sens social traditionnel, et si elle peut, sans risque pour sa propre cohérence, se passer d’une réflexion proprement éthique.