Abstract
L'objectif de cette étude est d'expliciter la notion cartésienne d' inconscient, envisagé comme ressort tacite de mon activité intellectuelle. Pour ce faire, on distingue deux manières de rendre compte de la connaissance que je peux avoir de moi-même, l'une qui se rapporte à la conscience de soi et offre une connaissance complète de la chose que je suis, l'autre qui relève de la science dans son aspect spécifiquement assignable au perfectionnement de mon savoir et à l'inadéquation de mes idées des choses. Du point de vue de la notitia, I' inconscient est une négation de ma conscience ; du point de vue de la scientia, il ne constitue qu'une privation ou un manquement qu'il m'est, en principe, possible de combler. Cette différenciation permet de déterminer le rôle causal attribué à I' inconscient, statut qui implique un type particulier de discours et d'appréhension de l'étant : celui de l'ordre des causes. C'est par la distinction de cet ordre et de celui de l'ens notum qu'il est envisageable de rendre compte à la fois de l'effectivité et de l'absence de I' inconscient. The aim of this study is to explain the Cartesian notion of the unconscious, considered as tacit workings of my intellectual activity. To do so, we distinguish two ways of perceiving the knowledge I can have of myself, one which refers to self-consciousness and gives a complete knowledge of what I am, the other one relating to science in its specifically attributable aspect of the improvement of my knowledge and of the inadequacy of my ideas of things. From the point of view of the notitia, the unconscious is a negation of my consciousness. From the point of view of the scientia, it is only a privation or a lack which I can, possibly, fill in. This differentiation enables us to determine the causal part attributed to the unconscious, a status which implies a particular kind of speech and apprehension of being : that of the order of causes. Through the distinction of this order with that of ens notum it is conceivable to justify both the effectiveness and the lack of the unconscious