Abstract
Résumé — Aristote a choisi de situer la Poétique dans le lieu conceptuel de la production, et non dans celui de l’action. Il y théorise donc les règles techniques de l’agencement de l’intrigue, et non le rôle éthico-politique de la tragédie au sein de la cité. C’est donc la possibilité même d’une lecture éthico-politique de la Poétique qui doit être construite, en interrogeant ce sériage méta-réflexif. Pour franchir le saut du poiétique au politique, nous proposons ici de travailler la piste médiatrice de la continuité bio-psycho-politique du potentiel cognitif de l’humain. Le point de départ de notre enquête sera le chapitre 4 de la Poétique, où Aristote thématise le lien entre représenter, apprendre et comprendre, en associant la mimèsis au plaisir de la mathèsis. Il nous faudra élucider en parallèle deux continuités : celle des « parties » de l’âme , et celle des activités de l’humain . Le fil qui permettra de les relier sera la construction dans le discours d’une continuité entre voir , regarder et contempler