Abstract
La structure canonique de l’énoncé d’une langue naturelle procède de la diathèse active. Dès lors, toute autre construction syntaxique arborant une structure différente est considérée comme une construction particulière. Envisagé sous cet angle, le causatif fait partie des faits syntaxiques spécifiques. Ainsi, à la lumière du modèle théorique de l’"Échelle de Compacité" « Scale of Compactness » telle qu’élaborée par R.M.W. Dixon, nous nous sommes attelé à montrer les caractéristiques du causatif en koulango, ses aspects morphologique, syntaxique et sémantique. D’abord, la construction de la causation recourt à un verbe lexical, dérivé ou une périphrase en dɛ̀ « faire ». Ensuite, le causatif se distingue syntaxiquement par l’augmentation ou la présence obligatoire d’un argument supplémentaire. Enfin, le domaine sémantique est marqué par l’engagement direct ou indirect du causeur dans la réalisation de l’événement. La construction de l’engagement direct fait appel au procédé lexical tandis que celle de l’indirect prend appui sur le moyen périphrastique en dɛ̀. Le procédé par dérivation peut être rattaché à la causation directe ou indirecte selon le cas.