Synthese 4 (1):244 - 253 (
1939)
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Abstract
Ordinairement les manuels de biologie débutent par une exposition des caractéristiques qui distinguent la nature organique de la nature anorganique. En définissant et en limitant aussi exactement que possible son sujet, la biologie, le biologue ne fait pas autre chose que le mathématicien. La présente étude nous montre les obstacles presque insurmontables auxquels se heurtent le biologue et le mathématicien. A les bien considérer, les anciennes distinctions entre l'organisme d'une part et la matière non-organisée ou un système statique matériel, comme la machine, d'autre part, se basant sur la nutrition, la respiration, les échanges vitaux et le mouvement ne tiennent plus debout. L'auteur allègue les expériences récentes de W. M. Stanley (Rockefeller Institute à Princeton) d'où il appert qu'il peut y avoir aussi génération dans les substances qui se secrètent sous la forme de cristaux (cristaux vivants), et s'en rapporte aux fameuses expériences de Driesch sur la régénération. Il y rattache les conceptions de Jordan (Utrecht) -- rapports entre les enchaînements des causes "d'après leur caractère amboceptor"; "le dessein des causes". Les vitalistes portent surtout leur attention sur "la totalité", les mécanistes sur "les parties". Le naturaliste qui se propose uniquement la recherche des causes physico-chimiques des phénomènes physico-chimiques serait parfaitement en droit de se contenter d'une conception mécaniste de la nature. Mais cette conception mécaniste ne suffirait pas à celui qui, comme l'auteur, aspire à comprendre l'organisme dans son ensemble