Abstract
La formule selon laquelle « l’homme est un animal politique par nature » est une des plus connues d’Aristote, pour cela même méconnue. L’objet de cette étude est de montrer qu’il n’y a pas lieu d’interpréter cela d’une façon trop naturaliste, ou, pire, « réductionniste ». Que la nature soit à l’origine de l’élan ayant présidé à l’apparition de la polis est certain, mais qu’elle gouverne tout le processus l’est nettement moins. À commencer par les critères de la distinction entre les différentes constitutions, faites par les citoyens eux-mêmes. De même en va-t-il pour l’acquisition de la vertu morale, qui n’est nullement donnée par la nature et que les citoyens se devraient de posséder. D’où il résulte qu’en matière de politique, il est bien plus question d’éducation que de nature.