Abstract
C’est un beau livre sur la dialectique platonicienne que nous offre l’auteure. La lecture de cet ouvrage introduit progressivement le lecteur au coœur même de la pensée de Platon en lui faisant traverser les grands textes classiques des dialogues sur la dialectique: des dialogues socratiques au Philèbe, en passant par La République, le Phèdre, le Parménide, Le Sophiste et Le Politique. Une analyse minitieuse de ces textes aidera le lecteur à mieux comprendre pourquoi la dialectique de Platon ne peut être réduite à une simple logique de la prédication, comme l’ont voulu les interprètes de Platon dans la tradition analytique contemporaine, à la méthode aristotélicienne de division de l’universel en genres et espèces, comme elle est souvent comprise dans la tradition continentale, non plus qu’à un système fondé sur une théorie des premiers principes, comme le croient les partisans de l’ésotérisme de l’école de Tübingen-Milan. Dixsaut reconstruit la dialectique platonicienne dans son essence même, non pas au niveau de la connaissance dianoétique propre à la logique et aux sciences mathématiques, mais comme un mouvement de la pensée noétique qui va de l’un au multiple et du multiple à l’un, non par dérivation mais par position d’unités, un mouvement qui s’effectue de diverses façons selon la thématique propre à chaque dialogue. D’où le titre Métamorphoses de la dialectique.