Abstract
Contre la critique platonicienne, Aristote a confié au théâtre la charge d’une opération mimétique associant à la valeur épistémique de la fable la fonction politique d’une catharsis collective des passions, produite par la représentation théâtrale. Qu’en est-il de ces thèses aujourd’hui, où aller au théâtre n’est plus un rite politique? En quoi l’art du théâtre peut-il contribuer à l’expérience des spectateurs, comme connaissance du monde et comme formation subjective? En dépit des critiques de Deleuze et de Foucault, on réhabilitera la notion de représentation dans son rapport à l’expérience. On soutiendra la valeur esthétique et politique de la narrativité théâtrale, non pour récuser les gestes de subversion du sens des années 70, mais pour en reprendre l’intention critique par d’autres voies.