Abstract
Jérôme Beauchez est sociologue, maître de conférences à l’université de Lyon/Saint-Étienne, et membre de l’équipe « Cultures publiques » du Centre Max Weber. Dans son premier livre, L’Empreinte du poing. La boxe, le gymnase et leurs hommes 1, il mène une enquête ethnographique au sein d’une salle de boxe anglaise d’une ville de l’Est de la France. Dans l’entretien qui suit, il revient sur les enjeux de l’ethnographie aujourd’hui, en situant son enquête à la convergence de la sociologie urbaine américaine de Mitchell Duneier, de l’anthropologie de Clifford Geertz et de la sociologie culturelle de Jeffrey Alexander. Il prend clairement ses distances avec l’ethnographie inspirée par la sociologie de Pierre Bourdieu. C’est l’occasion de constater que si l’ethnographie n’est pas tout à fait un sport de combat, elle constitue un champ de questions théoriques passionnées, et un instrument irremplaçable pour la découverte des mondes contemporains, de leurs drames, de leurs combats et des résistances qui s’y affirment.