Abstract

Entrer dans le cercle du lecteur de Rousseau suppose moins de faire partie du club restreint de ceux qui « savent l’entendre » que de saisir le caractère circulaire d’une écriture qui prétend ne s’adresser qu’à ceux qui auraient déjà compris. Parce que la reconnaissance de la vérité implique l’écoute du sentiment intérieur, il n’y a éveil d’un savoir que de « cœur à cœur ». Le discours philosophique n’a donc pas pour but d’agir sur le lecteur et de lui « communiquer » une pensée comme on communique un mouvement, mais de lui donner à voir une pensée dans son authenticité. Aussi peut-on dire que l’écriture rousseauiste n’a d’autre dissimulation que sa transparence.