Dialogue 35 (2):293-306 (
1996)
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Abstract
Les rapports de la philologie et de l'herméneutique ont toujours constitué un problème d'une redoutable complexité. Ce sont en effet les mêmes textes qui ont engendré à la période moderne le développement de la pensée de l'interprétation et les méthodes de la critique. L'espoir de parvenir à la formulation satisfaisante et définitive du sens d'un texte se trouve constamment différé par la production incessante d'interprétations nouvelles, qui utilisent souvent les ressources de la philologie pour se constituer et qui entrent en rivalité avec les précédentes. On peut se réjouir de ce caractère immarcescible du procès de l'interprétation, on peut aussi déplorer les échecs répétés de la philologie à le freiner. Il y a en effet quelque légitimité à affirmer que la philologie travaille ultimement contre l'herméneutique, c'est-à-dire contre le déploiement infini de l'interprétation.