Abstract
La réponse conventionnelle au problème des limites du demos est que la théorie de la démocratie n’a pas les ressources normatives pour le résoudre. Les limites du demos nous sont données par l’histoire, dont nous reconnaissons la contingence, et le travail de légitimation démocratique ne peut s’effectuer qu’a posteriori à partir de ces limites. Les critiques cosmopolitiques de cette position mettent en cause sa prémisse. Selon eux, la théorie de la démocratie nous donne une réponse normative au problème des frontières. Elle consiste non pas dans la recherche vaine d’un principe normatif permettant de les déterminer, mais plutôt dans l’idée d’un demos sans limite, plaidant ainsi en faveur d’institutions juridiques ou démocratiques globales. Mon objectif est de montrer les limites de cette critique cosmopolitique afin d’esquisser un argument en faveur d’une version revue et corrigée de la position conventionnelle qui assume pleinement les conséquences de son recours à l’histoire.The conventional response to the boundary problem is to say that since democratic theory lacks the normative resources to solve it, we must accept boundaries as determined by history. Questions of democratic legitimacy only make sense from within their framework. Cosmopolitan critics contest the premise of this argument. Democratic theory provides a normative answer to the boundary problem : in principle, the demos has no limits. As democrats, we should be working towards the development of global democratic and legal institutions. My objective is to show the limits of this cosmopolitan critique and sketch an argument in favour of a revised version of the conventional position