Abstract
RésuméCet article met en lumière un court traité inédit, le Masʾalatān (Deux questions), attribué à Avicenne (d. 1037). Alors que le premier témoin du texte, le manuscrit Ayasofya 4853, contient une part substantielle des textes laissés par Avicenne, euxmêmes partiellement intégrées aux Mubāḥaṯāt et aux Taʿlīqāt, le Masʾalatān est resté un ouvrage autonome à la circulation limitée. Il s'agit donc d'abord de vérifier son authenticité d'après les données disponibles. Cet article présente une édition critique du texte ainsi qu'une traduction parallèle, mais il sert également d’étude de cas sur les possibilités de vérification de l'auteur. Il rassemble également des informations codicologiques, mais il propose surtout un commentaire, en analysant les arguments du texte et en les comparant à ce que l'on sait de manière incontestable des positions d'Avicenne. La première question porte sur le fait de savoir si tout existant est localisé dans l'espace, tandis que la seconde explore l'impossibilité d'un corps infini réel. Le commentaire interprète le texte en tenant compte du contexte culturel et théologique qui a pu inspirer de telles interrogations, et tente également d'aborder son influence ultérieure. Outre le fait qu'il dévoile un texte jusqu'alors inédit à la communauté scientifique pour des recherches plus approfondies, il met également en question l'attribution avicennienne du texte.